Tout Semble Si

Zebda

Tout semble si apaisé dans ma ville


Si je sui fou, que cache cet asile ?


Ces Africaines aux cheveux lisses


Qui malgré tout l'avaient faite métisse


Tous ces sourires qui coulent à flots


Et tant de bourses à boire des chocolats chauds


Tous ces enfants à qui il ne manque rien


Et les terrasses qui ont fait le plein


Je suis fracas quand la foule est tranquille


Et toi tu sembles si apaisée ma ville





Mais n'attends pas qu'ils reviennent


Même s'ils n'ont pas d'armes tu vois


N'attends pas qu'ils reviennent


Ils ont pris quatre villes déjà


N'attends pas qu'ils nous tiennent


Même s'ils n'ont pas d'armes ils sont là


N'attends pas qu'ils reviennent





Y manque que le sable et le soleil couchant


Y manque que la mer y'a déjà les marchands


Y'a même un peu de vent qui fouette


Et les pigeons qui font semblant d'être des mouettes


Des jambes nues et des cuisses croisées





Comme un certain l'a écrit, "la Nausée"


Tous ces goûters à vous dégouter du bonheur


A pas aimer, qu'il soit bientôt quatre heures


Je suis fracas quand la foule est tranquille


Et toi tu sembles si apaisée ma ville





Mais n'attends pas qu'ils reviennent


Même s'ils n'ont pas d'armes tu vois


N'attends pas qu'ils reviennent


Ils ont pris quatre villes déjà


N'attends pas qu'ils nous tiennent


Même s'ils n'ont pas d'armes ils sont là


N'attends pas qu'ils reviennent





Tout semble si apaisé dans ma ville


Mais j'y crois pas, tout ça c'est trop facile


Toutes les villes se prennent avec des mots


Y'a toujours une mopitié pour dire bravo


C'es pas la guerre, c'est dépassé





On me dit : "c'est qu'un mauvais moment à passer"


En tout cas si je lâche mon lasso


Ils seront à la porte de mon ghetto


Comme à Toulon, Orange ou Marignane


Mais je m'en fous, ici on aime la castagne





Mais n'attends pas qu'ils reviennent


Même s'ils n'ont pas d'armes tu vois


N'attends pas qu'ils reviennent


Ils ont pris quatre villes